Le Pérou développe depuis 2011 un programme nationale de tri des déchets ménagers à la source (cf: MINAM). A Lima, l’enjeu est de taille puisque la capitale génère quotidiennement plus de 6536T de déchets par jour, soit l'équivalent produit par 10 millions d' habitants (30 % de la population du pays). Cela représente de coût conséquent que ne peuvent pas assurer toutes les municipalités : les déchets ne sont pas toujours évacués dans les zones les plus pauvres et les décharges sauvages se multiplient.

Certaines municipalités s'appuient sur la vente des matières recyclables non-organiques (plastique, métal, papier, ect) pour auto-financer la gestion des déchets. Elles regroupent des recycleurs sous forme d'associations qui collectent les déchets au porte-à-porte et incitent les populations à trier leurs déchets en échange de services, réduction d'impôt, ou de biens du quotidien (savon, lessive,…).

 

Les déchets organiques représentent 50 % de la composition des déchets ménagers et ne sont pourtant pas l’intérêt du programme nationale. Ils sont facilement revalorisable en compost et pourrait offrir du terreau fertile au sol désertique de Lima. Une fois mélanger aux autres matières, les déchets organiques empêchent le tri puisque le processus de décomposition s'entame (avec le papier, carton) et le reste devient trop fastidieux à trier et nettoyer.

L'idée et de traiter le déchet organique par lombricompostage (digestion des déchets organiques par des lombrics). C'est une technique parfaitement adaptée au climat de Lima, peu coûteuse, sans odeurs, nécessitant peu d'entretien et totalement passive. Les zones les plus pauvres de Lima sont caractérisées par l'omniprésence du déchet mais aussi par le manque d'espaces verts. Je propose donc de traiter aussi les eaux usées ménagères par phytoépuration (traitement par des eaux par les plantes). Je choisis cette technique pour les mêmes raisons énoncées précédemment. Cela permet finalement de faire fonctionner une pépinière écologique grâce à des ressources gratuites à la source et d'assurer sa durabilité.

 

Le choix d'une petite échelle du programme permet d'implanter le centre en milieu urbain et d'impliquer la population dans la gestion des déchets. Le transport et le tri sont assurés par la population, réduisant au maximum le coût de la gestion. Les plantes vertes et le compost produit servent à entretenir et créer de nouveaux espaces vert pour les habitants.

 

Je propose d'insérer le programme à Collique, secteur 12 du district de Comas. C'est un secteur de 40 000 habitants situé dans une quebrada (faille géologique) au nord de Lima. Le quartier est encore en cours de consolidation et la population relativement pauvre. Positionner comme un projet pilote, il à pour but de se répliquer et d'éduquer la population. Est essentiel, sa bonne accessibilité, sa flexibilité et sa visibilité. Je propose donc de l’insérer au niveau de l'avenue principale (avenida Revolucion) et en face d'un marché. Le marché est un lieu de rendez-vous quotidien pour les habitants mais est aussi une ressource sûr de déchets organiques pour le centre.

Le centre est implanté au niveau de parcelles non consolidés à la limite entre deux communautés : A.H Villa Disciplina et A.H 28 de Julio, soit une population totale d'environ 1000 habitants. On note la présence actuellement d'un centro de acopio: un travailleur indépendant s'occupe de trier et revendre les matières recyclables non-organiques de la population qui apporte ses déchets en échange d'un revenu supplémentaire. Le programme se divise en trois parties :

 

-une partie technique dont le processus est linéaire. Les 100m² de lombricompostage permettent de traiter 360kg/jour de déchet organique et les 20m² de bassins de phytoépuration traitent 650L/jour. En trois mois est produit 16 tonnes de vermicompost. Cinq tonnes sont utilisés pour l'entretien et la pousse de la serre dont sa capacité est de 10.000 plants, soit l'équivalent d'une production de 600 plants/semaine. Le surplus peu être revendu aux agriculteurs afin de financer une partie du programme.

 

 -La partie éducative qui est un espace dont le but est d'appuyer les ONGs et les programmes de sensibilisation aux déchets et au développement urbain. C'est un espace flexible avec différentes fonctions : accueil de conférence, ateliers de sensibilisation et de formation, réunion avec les communautés, ect. Elle est composée d'une partie intérieure et d'une partie extérieure en toiture qui offre plus de possibilités pour les ateliers. Depuis la partie éducative, tout le processus d'usine est visible.

 

-La partie communautaire est un espace d'agriculture urbaine auto-géré par les communautés. Elle se situe en partie haute orientée vers les asentamientos humanos. La production agricole permet de développer l'auto-suffisance et des biens peuvent être revendus au marché. Le fonctionnement de cet espace est dépendent du centre et incite les habitants à apporter leurs déchets organiques.